publié le mardi 10 juin 2025
par landrianina dans Blogue
L’été arrive et, avec cette saison, les sorties en nature se multiplient (tant que les conditions extérieures le permettent). Nous sommes heureux de constater les retombées concrètes de notre travail. La pédagogie de plein air continue de prendre racine dans les centres de la petite enfance, grâce à l’engagement des équipes éducatives et aux outils que nous développons pour les soutenir.
Ces derniers temps, nous avons franchi une étape majeure avec la mise en ligne de notre formation en pédagogie de plein air. Je vous en dis plus à ce sujet aujourd’hui, dans cette nouvelle infolettre, et je vous partage également de manière plus détaillée certains des résultats de la recherche-action, réalisée en partenariat avec le CISEF (Centre d’innovation sociale pour l’enfant et la famille) du Collège Boréal, qui nous ont menés à la création de cette formation en ligne.
Et comme en été, les moustiques font également leur apparition, j’en profiterai pour partager avec vous quelques pratiques essentielles, pour pouvoir profiter de la nature plus sereinement avec les enfants.
Belle lecture et à bientôt !
Mathieu Lambert
Coordinateur du projet CPE forêt et conseiller pédagogique en plein air,
Carrefour francophone.
De nombreux éléments importants ont été mis en lumière par notre recherche-action, menée en collaboration avec le CISEF du Collège Boréal. Comment influencent-ils la mise en place de la pédagogie de plein air dans les centres de la petite enfance ?
Dans un premier temps, nous avons constaté que les éducateurs et éducatrices connaissent un grand nombre des bénéfices de la pédagogie de plein air pour les enfants. Le personnel éducateur sait notamment que la pédagogie en nature aide les enfants à apprendre à :
Pour plus de quatre personnes sur cinq, la programmation en nature est bénéfique pour le développement des habiletés sociales, l’activité physique, la confiance en soi et la connexion avec la nature des enfants. En outre, un peu plus de la moitié des répondants souligne également les effets positifs de la pédagogie de plein air sur le développement du langage en français : que ce soit au niveau du vocabulaire ou de l’expression orale.
Malgré tout, nous avons constaté que les connaissances du personnel éducatif sur la pédagogie de plein air varient beaucoup.
Sur nos 19 membres du personnel éducatif ayant participé à la recherche-action, seule une personne a suivi une formation spécifique à ce sujet, moins d’un tiers a consulté des ressources ou lu à ce sujet et un peu plus de la moitié des répondants déclarent connaître peu ou pas la pédagogie de plein air. Et cela se ressent sur le terrain.
En effet, nous avons sondé les participants pour connaître leur niveau de confort en forêt et un tiers du personnel se dit très à l’aise, tandis que la majorité se dit moyennement à l’aise et 16% se sentent peu confortables.
Dans ces réponses, nous constatons que le niveau de confort varie en fonction du type de jeux proposés : la majorité est à l’aise avec les jeux salissants ou encore avec des matériaux polyvalents.
Cependant, les jeux turbulents, le jeu libre, la manipulation de vrais outils, la résolution de conflits ou la prise de risques contrôlés (par exemple : grimper un arbre ou une surface aussi haut qu’il/elle veut) génèrent davantage d’inconfort, en particulier chez le personnel non qualifié.
En plus de cela, des pistes d’amélioration sont ressorties de la recherche-action : le mentorat, l’accompagnement en situation réelle, ou encore la planification de personnel supplémentaire pour les sorties sont mentionnés comme des leviers pour renforcer la confiance en nature du personnel éducatif.
Ces données nous permettent d’adapter nos outils de formation et d’accompagnement pour favoriser des pratiques en nature plus sereines et enrichissantes. C’est avec les résultats de cette recherche-action que nous avons pris la décision de créer la formation de pédagogie en plein air en français : Grandir en Nature !
Nous aborderons les autres résultats de la recherche-action, en lien avec le personnel éducatif, dans notre prochaine infolettre.
Pour accompagner les éducateurs et éducatrices dans la mise en place de la pédagogie de plein air en centre de petite enfance, nous avons lancé une formation inédite, filmée sur trois jours. Cette formation, conçue comme un outil accessible pour les équipes, rassemble des experts et des intervenants passionnés qui ont, chacun à leur manière, contribué à faire grandir le projet CPE Forêt.
Parmi eux, Lynda Jones (éducatrice à Boréal des tout-petits) et Anne-Marie Yao (éducatrice à Scène des tout-petits), toutes deux impliquées dans le projet depuis ses débuts, ont partagé leur précieuse expérience du terrain. Mathieu Lambert et Erick Dubois, moteurs du développement du programme, ont également pris part à cette initiative, aux côtés de Céline Kerampran, qui avait initié ce projet CPE en forêt.
Pour enrichir cette formation, nous avons eu le privilège d’accueillir Pierre Harrison, fondateur de PLAYlearn Think, expert du jeu dirigé par l’enfant, des pièces détachées et des terrains d’aventure. Stéphane Gauthier, directeur du Carrefour francophone, ainsi que Mélanie Lelièvre, enseignante et coordinatrice des formations du Service à l’enfance du Collège Boréal, ont également apporté leur expertise. Enfin, le Centre éducatif des Premières Nations, Métis et Inuit, représenté par Eric Dupuis et Richard Meilleur, a enrichi la formation en mettant en lumière la richesse des savoirs autochtones.
Cette formation comporte quatre modules, chacun conçu pour offrir aux éducateurs et éducatrices une compréhension et des outils concrets qui leur permettront d’intégrer la pédagogie de plein air dans leur pratique :
Depuis le 15 mai 2025, notre formation en pédagogie de plein air est accessible en ligne ! Nous avons développé une plateforme spécialement conçue pour les professionnels de la petite enfance, qui propose des ressources et des modules adaptés au personnel éducateur. Cet espace vise à soutenir celles et ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances et enrichir leurs pratiques, en particulier autour de l’éducation en plein air.
Nous avons filmé cette formation en plein hiver, ce qui n’était pas chose aisée ! Les conditions extérieures étaient froides, mais cela ne nous a pas empêchés de tourner majoritairement en nature. Heureusement, nous avons pu compter sur Christian Pelletier, de Studio 123, dont les blagues bien placées ont su réchauffer l’ambiance et détendre toute l’équipe avant chaque prise.
Désormais, c’est le soleil qui nous réchauffe, en cette belle période de l’année. Mais avec le soleil et la chaleur, des invités dont on aimerait bien pouvoir se passer font aussi leur apparition.
Avec l’été, le retour du soleil et de la chaleur s’accompagne aussi de celui des moustiques, des tiques et autres petites bêtes.
Il est important de se protéger contre les insectes tels les moustiques, les puces, les tiques et les mouches noires, car les piqûres d’insectes peuvent entraîner de l’irritation, des démangeaisons, mais aussi, des maladies possiblement graves, comme :
Au Canada, le virus du Nil occidental et la maladie de Lyme préoccupent les autorités sanitaires. Toutefois, pour la plupart des Canadiens, le risque de contracter ces maladies et de développer de graves effets sur la santé est très faible.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel de se préparer à la saison estivale pour que les sorties en nature restent agréables et sécuritaires.
Les conseils suivants, basés sur les recommandations des experts en santé et en éducation physique et sur notre expérience, fournissent des lignes directrices sur les comportements à privilégier à cette période de l’année :
Référence : canada.ca , quebec.ca
Gardez à l’esprit que :
Au retour d’une activité extérieure, il est important d’inspecter chaque enfant, spécialement au niveau des chevilles, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de tique, ainsi que le matériel.
Il est recommandé de prendre une douche dès le retour chez soi, et de passer les vêtements à la sécheuse pendant 10 minutes à température élevée pour éliminer les tiques éventuelles.
Il est important de se souvenir que, comme les abeilles, les moustiques, par exemple, contribuent à la pollinisation. Certaines plantes dépendent même exclusivement d’eux pour se reproduire ! En plus de cela, ils sont, avec leurs larves, une source de nourriture pour de nombreux animaux comme les poissons, les oiseaux, les chauves-souris et d’autres insectes. Ils sont donc essentiels à l’équilibre de la chaîne alimentaire.
Alors que l’été s’installe peu à peu et que la nature nous appelle à l’exploration, nous sommes heureux de constater tout le chemin parcouru. La formation en ligne, les résultats de la recherche-action et les réflexions autour des bonnes pratiques en milieu naturel sont autant de jalons posés pour favoriser le déploiement de la pédagogie de plein air.
Merci pour votre engagement, vos retours, votre curiosité et votre ouverture à expérimenter de nouvelles approches, même lorsqu’elles vous emmènent hors des sentiers battus.
Dans la prochaine infolettre, nous poursuivrons le partage des résultats de la recherche-action, avec un regard particulier sur la relation avec les familles, la collaboration entre collègues et la capacité à offrir une programmation en forêt.
En attendant, profitez du retour du soleil, des découvertes en forêt… et prenez bien soin de vous (et de vos chevilles !) face aux petites bêtes d’été !
Mathieu Lambert
Coordinateur du projet CPE forêt et conseiller pédagogique en plein air,
Carrefour francophone.
Nos partenaires de projet : PLAYLearnThink, Collège Boréal, Centre éducatif des Premières Nations, Métis et Inuit et la Pavillon Shkode (Coeur du feu); nos partenaires de recherche : Centre d’innovation sociale pour l’enfant et la famille et notre bailleur de fonds : Emploi et Développement social Canada.