publié le jeudi 10 octobre 2019
par Ariane Clément dans Nouvelles
Un texte de Melanie McDonald
Nous devenons une communauté lorsque nous tissons des liens avec les gens autour de nous. Une culture est définie par les connaissances, le savoir-faire, les traditions, les coutumes d’un groupe donné.
Les cultures africaines sont tout à fait spéciales. Elles valorisent la communauté. Ces cultures croient en le partage. Le partage des repas, des célébrations, de la garde des enfants et de l’apprentissage des enfants au sein de la communauté.
Une femme ivoirienne m’a dit : « Quand l’enfant est dans ton ventre, il est à toi. Quand il naît, il appartient à la communauté. »
Lors de la journée familiale du French Fest le 28 septembre dernier, j’ai eu l’occasion de vivre les valeurs du partage et de la communauté avec plusieurs familles.
Pour apprendre, il faut questionner. Je suis curieuse et j’aime apprendre des cultures et des histoires qui m’entourent. Je décide de débuter mon apprentissage en me posant des questions.
Je vois les dames se promener dans le Collège Boréal avec leurs beaux cheveux tressés. Je me demande « Où ont-elles trouvé une coiffeuse avec ces talents incroyables? »
Je remarque que parfois, les gens originaires d’Afrique portent des vêtements de couleurs vivantes. Moi qui aime déjà les couleurs et les patrons, je me disais : « Je dois savoir où elles magasinent! »
En questionnant, j’ai réussi à me trouver une coiffeuse nommée Larissa prête à tresser mes cheveux. J’ai aussi appris à connaître Vivianne qui m’a vendu ma tenue traditionnelle africaine.
Lors du French Fest, les dames m’ont encouragé et m’ont permis de me transformer en reine africaine pour la journée! Les dames étaient tellement chaleureuses et excitées de partager leur sens de la mode avec moi. J’ai même reçu des bijoux en cadeau. Ils vont parfaitement avec ma robe!
Ce projet m’a permis de tisser des liens avec plusieurs familles du centre. En démontrant de l’intérêt dans une culture autre que la mienne, j’ai participé à une aventure culturelle qui a certainement dépassé mes attentes.
Je suis encore en mode d’apprentissage. Les conversations sont riches et il y a un niveau de confort entre les parents d’origine africaine et moi. Une maman congolaise m’a confié qu’elle se sent chez elle quand elle voit le pagne à la fenêtre de mon bureau. Elle me complimente sur ma tenue africaine. Je me trouve chanceuse de pouvoir renforcer notre complicité. Ensemble, nous allons bâtir une communauté basée sur l’appartenance et la diversité.
Le tissu utilisé pour ma robe se nomme un pagne. Il existe plusieurs sortes de pagnes : des pagnes de divers niveaux de qualité. Un pagne de haute qualité se nomme kita et celui-ci est utilisé pour les mariages et pour la royauté. Le tissu de ma robe est un pagne wax de la Côte d’Ivoire et est un pagne de moyenne qualité. Les patrons sur les tissus ont aussi plusieurs noms. Souvent, les patrons sont passés de génération en génération et garde un lien intergénérationnel important. Le patron de ma robe se nomme un cauri. Les tenues traditionnelles africaines sont portées pour diverses occasions : au mariage, pendant le deuil, pour des cérémonies religieuses ou encore lors de fêtes et célébrations de toutes sortes.
Ces tresses sont appelées des nattes libériennes et le patron est un patron étoilé. La coiffeuse utilise un type de cire pour le bout des nattes afin de les garder en place. Le processus a pris environ 90 minutes mais les nattes peuvent rester pour plusieurs semaines. Mon cuire chevelu me piquait parce que les pores de cheveux s’ouvrent. Dans ce cas, il faut taper sur les nattes au lieu de gratter.
Melanie McDonald, superviseure du centre de la petite enfance du Collège Boréal