publié le mardi 26 février 2019
par Ariane Clément dans Nouvelles
En faisant ma tournée en garderies, mon animation se concrétise et se libère simultanément. Elle se concrétise car j’ai de plus en plus d’outils et techniques en main. Elle se libère parce que je ne suis pas bloqué sur une formule précise ou un déroulement fixe. Il suffit de suivre le courant et l’énergie des enfants pour réussir sa session.
Les enfants sont toujours fiers de s’exprimer et font des références aux chansons qu’ils connaissent. Je suis d’autant plus fier d’être témoin de ces moments de créativité. Pour rendre hommage à ces petites boules d’énergie, j’ai documenté mes visites en garderies pour vous inviter, le temps d’un texte, dans le fascinant monde de la petite enfance.
Depuis le début de mes tournées en garderies, je suis étonné à quel point l’esprit de famille et de communauté s’instaure rapidement chez l’enfant.
Lors d’un atelier, je remarque qu’une enfant de la garderie s’occupe toujours de sa petite sœur.
La grande sœur refuse de jouer avec le tambour pourtant très populaire auprès des autres enfants. Mais tout à coup elle s’exclame « Oh! attend! », puis attrape la main de sa petite sœur et l’amène vers les instruments. Dès lors, tout change : la grande sœur est rassurée et la petite se réjouit de partager l’instrument avec sa complice.
L’équipe me raconte entre deux chansons que la grande sœur n’allait pas bien en garderie… Jusqu’à ce que sa petite sœur se joigne au groupe! Elle a découvert un sens de responsabilité et est maintenant bien intégrée. L’empathie de cette enfant continue d’émerveiller le personnel.
Un petit garçon pleurait à chaudes larmes lorsque je suis arrivé. Impossible de le consoler : c’est sa première journée à la garderie.
Sitôt ma guitare sortie, les larmes cessent. Le garçon d’à peine 3 ans se lève, s’approche et gratte les cordes de ses petits doigts potelés. Cinq chansons plus tard, tous les soucis sont oubliés. C’est sans grande surprise que j’apprends plus tard que son papa joue de la guitare. Quelle belle source de réconfort!
Même si ces moments sont touchants, ils ne sont pas rares. Et heureusement! En quittant la maison pour se rendre en garderie, les petits doivent composer avec une multitude de sentiments déchirants. C’est à nous, les adultes, d’être à l’écoute et d’offrir sans compromis un espace de confort.
Les activités du Troubadour comprennent toujours une composante interactive. Il faut bouger et explorer!
J’ai réussi à mettre la main sur des pastilles musicales. Ce sont des pastilles de mousse aplaties qui émettent différentes notes lorsqu’on y pose le pied.
Pendant que les enfants s’amusent à sautiller d’une pastille à l’autre, je continue à faire de la musique ambiante.
Parfois, les petits m’enlèvent les instruments des mains, trop fébriles pour attendre la fin de la chanson. Mais un troubadour n’est jamais sans ressources : tapements des mains, rythmes diverses, chantonnements…
Le fait de continuer à faire de la musique malgré mes mains vides incite les enfants à faire recours à leur créativité. Ils retournent explorer dans le panier magique. Il ne faut pas grand chose pour faire de drôles de sons! Pourquoi ne pas refaire le parcours avec une flûte coulissante ou un tambour à la main?
Avant de passer au prochain groupe d’instruments, on range bien chaque série d’objets dans le panier magique. Le sens de responsabilité des enfants qui découle de ces petites actions continue de m’épater. Ils sont fiers de tout ranger à sa place et de donner un coup de main à Monsieur Coco.
Parfois, les enfants n’ont pas la chance de jouer dehors à cause de la météo. C’était le cas des poupons lors de mon passage à la garderie Pavillon des tout petits le mois dernier.Â
C’est alors que je sors des « couvertures d’urgence » en aluminium sur lesquelles j’étale des boules de ping-pong et des œufs percussifs.
En faisant quelques effets sonores sporadiques ou encore en froissant les couvertures, les petits comprennent très vite le potentiel de plaisirs et de musique qui se trouve devant eux.
Même si la couverture semble étrange au début, ils finissent tous par apprivoiser le jeu et manier les percussions sur les couvertures, ce qui ajoute un élément sensoriel et sonore à l’expérience!