publié le lundi 12 mars 2018
par Sophia Bagaoui dans La Slague
Ce qui est le fun, c’est que je suis encore en train de le découvrir! Ça parle d’amour, d’amours impossibles, d’amours compliquées, d’amours difficiles comme j’en vois beaucoup autour de moi. L’album s’appelle Alchimie accidentelle et ça reflète un peu l’idée que les relations peuvent changer vite et dramatiquement sans qu’on comprenne vraiment pourquoi. En amour, les choses arrivent un peu par hasard et il y a une belle chimie dans ce hasard.
C’est un album qui joue sur la transition entre les univers sonores. On va surtout le remarquer live, sur scène. Une partie de l’album est full band, l’autre est plus intime. Par moments, je suis seul, ou en trio. En spectacle, on peut voir le nombre de musiciens sur scène varier d’une chanson à l’autre. Ça montre vraiment le cheminement. Ça commence très rempli et ça se termine plus intime.
Ça fait partie de la réalité, de ma réalité. J’aime ce mélange des deux langues, c’est quelque chose que j’assume, surtout en tant que Franco-Ontarien. Les chansons sont toutes en français, mais la création des textes et de la musique s’est faite dans les deux langues. C’est une démarche que j’ai moins explorée dans le passé. De plus en plus, il y a une chimie entre les deux langues.
J’ai beaucoup écrit avec Loni Konkal, avec qui j’ai un groupe qui s’appelle cAbiners. Elle est anglophone et on a composé ensemble des chansons en anglais qui ont été transposées en français. Ce qui est cool, c’est que Loni apprend le français à travers cet album, elle chante de plus en plus en français.
Mon premier album, je l’ai travaillé pendant plus de deux ans. C’était le rythme que je me donnais, une création au compte-gouttes, tandis que ce nouvel album, c’est différent. J’ai enregistré un gros chunk cet été à Québec et là, on est en train de tout finir. Pour les paroles, je travaille avec Normand Renaud depuis le premier album. On se connaît très bien artistiquement, ce qui est très précieux. Normand a contribué beaucoup plus aux paroles de cet album-ci et le résultat me rend fier.
J’ai enregistré plusieurs chansons avec des artistes que j’admire. Gen Toupin a participé pour les voix, Mathieu Landry et Cory Lalonde pour la batterie, Loni pour l’ukulélé et Normand pour les paroles. J’ai enregistré une partie de l’album au Deadpan Studio, une nouvelle boîte sudburoise menée par Matt Wiewel et Jen McKerral. Je me sens super bien entouré et ça rend le processus encore plus stimulant.
Pendant longtemps, j’aimais la musique où il y a de la complexité, comme Radiohead, Daniel Bélanger, etc. Mais dernièrement, je redécouvre la beauté d’une musique simple mais complète, des arrangements légers et des mélodies bien ficelées.
Un de mes coups de cœur, c’est « Notre chanson », qui a un son très Strawberry Fields des Beatles. J’aime beaucoup aussi la pièce instrumentale en début d’album : il y a de la flûte traversière avec une vibe très nostalgique à la CANO ou à la Robert Paquette. J’ai hâte de voir quelles chansons vont faire buzzer les gens.
Je suis rendu à un point dans ma carrière où j’ai juste le goût d’être authentique. Je considère que j’ai fait mes preuves. J’ai travaillé fort ces dernières années, et là, j’ai juste le goût de faire de la musique pour le plaisir de faire de la bonne musique. Je suis moins dans une optique de vente d’albums et plus dans l’optique d’être moi-même dans tout ça. C’est tellement important. C’est un nouvel album, la démarche a été différente, mais le résultat, c’est encore moi, c’est des mélodies accrocheuses et épurées. Le produit final est toujours important, mais cette fois, j’ai mis plus d’accent sur le processus. C’est ça qui m’a fait vibrer. Je pense que le public va le ressentir.