Le projet d’art vivant L’écho de l’écume, présenté par Les Chemins errants, a fait la tournée des huit garderies du Carrefour un peu plus tôt ce mois-ci. C’est dans le cadre de la programmation de la Slague jeunesse que Les Chemins errants sont venus présenter aux bambins et aux pré-scolaires leur spectacle multidisciplinaire. Les enfants, les éducatrices et les superviseures sont tous du même avis : cet atelier fut absolument magique. Retour sur une activité inspirante, créée sur mesure pour la petite enfance.

L’éveil sensoriel

Les Chemins errants sont composés de deux artistes, Édith Beauséjour et Karine Gaulin, qui se spécialisent dans le spectacle de la petite enfance. En arrivant à Sudbury, elles avaient un objectif bien précis en tête.
« Les Chemins errants se sont donnés comme mandat de provoquer, sous toutes ses formes, des rencontres entre le spectacle vivant et les tout-petits. Nous déployons notre créativité pour ancrer, tant chez les enfants que les intervenants du milieu, la conscience qu’un contact fréquent et généreux avec l’art contribue au développement global de l’enfant », expliquent Les Chemins errants.
Leur travail multidisciplinaire axé sur la sensorialité, la peinture, le théâtre, la danse et la musique en direct valorise les différentes formes de langage. « Nous accordons une grande importance à leur langage qui est parfois fait de mots, mais aussi de regards complices, d’émotion qui se lit à fleur de peau. Nous privilégions le caractère tactile et transparent de nos rapports. »

Le chant et la routine

Au début de l’atelier, les artistes viennent chercher les petits dans leur centre et les guident en jouant du kalimba jusqu’au local transformé pour l’occasion. La musique, dans ce cas-ci, sert d’invitation. Obnubilés, ils se sentent rapidement en confiance grâce aux chansons et s’immergent rapidement dans l’univers proposé par les deux artistes.
À l’exception près, les seuls mots prononcés lors du spectacle sont chantés par les deux artistes. Pendant l’atelier d’environ une heure, Édith et Karine chantonnent en harmonie des comptines sur le thème de la mer.
Certaines éducatrices ont en effet particulièrement aimé ces chants qui accompagnent les routines. Selon elles, même les plus timides sont rapidement apaisés par ce chant qui guide toute l’expérience. Grâce à cette approche avec la musique, même les petites tâches du quotidien contribuent à l’éveil sonore et langagier de l’enfant.

Peindre la mer

Lorsque le spectacle commence, les enfants sont complètement absorbés par la performance des artistes. Ils sont assis devant elles et regardent, écoutent et analysent ce qui se déroule devant eux. Certains petits s’exclament joyeusement, d’autres restent concentrés et sérieux. Chacun et chacune sa façon de vivre le spectacle.
Au milieu de l’atelier, les enfants sont invités à l’avant de la scène pour peindre une murale. Même s’il n’est pas interdit de parler, les enfants peignent sans parler et écoutent attentivement les comptines d’Édith et Karine.

« Je suis sans voix »

Les professionnels de la petite enfance ont aussi adoré passer du temps de qualité avec les artistes : « C’était fantastique! Moi-même j’étais captivée par les sons et les mouvements d’Édith et de Karine. Je ne suis pas sûre comment le décrire, je suis sans voix. De voir la passion des enfants durant l’activité… Ils auraient pu continuer pendant des heures à écouter leurs voix, la musique et en regardant les mouvements des artistes. C’était tellement relaxant! », décrit avec passion Angèle Robidoux, superviseure de la garderie Scène des tout-petits.

Le mini-vernissage

« À la fin, Karine et Édith font un mini-exercice de médiation, soit l’analyse de leur œuvre. Elles mettent sur pied une mini-exposition des sections de la murale des petits, encadrées en noir. L’expérience y est TOTALE. C’est une invitation adaptée à la petite enfance », explique Antoine Tremblay-Beaulieu, Agent de liaison culturelle du Carrefour qui a suivi le parcours des deux artistes pendant toute la tournée.
L’équipe du Carrefour francophone remercie chaleureusement Édith Beauséjour et Karine Gaulin d’avoir accepté l’invitation et d’avoir offert une expérience unique à tous les enfants, au personnel et même au Conseil d’administration (Claire-Lucie Brunet a adoré l’expérience!).